Comment changer de vie ?

En voilà une bien grande question… Changer de vie c’est parfois un fantasme, parfois une crainte, parfois un rêve que l’on poursuit. Une chose est certaine, on ne peut pas changer de vie : on n’en a qu’une quoi qu’il arrive ! Mais on peut changer bien des choses dans sa vie… On peut changer ses habitudes, son travail, son mode de vie, son quotidien. Un changement de vie ce n’est pas un projet ou une aspiration anodine, et il faut du temps et de la réflexion pour construire et mettre sur pied un tel projet.

Mais lorsqu’on se sent attiré.e par des décisions aussi radicales, je vous assure qu’il y a des choses auxquelles il faut penser avant de tout quitter. Lorsque je raconte qui je suis, mon parcours et comment j’en suis arrivée où je suis aujourd’hui, la question qui revient souvent c’est : comment j’ai fait réellement pour changer de vie à ce point ? Et puis surtout, pourquoi… ?

Comment c’était, avant de changer de vie ?

Les choses avaient commencé à s’agiter pour moi il y a longtemps… Pendant de nombreux mois j’ai vu quotidiennement émerger des difficultés, des frustrations, des besoins non comblés. Je ne savais pas exactement de quoi il était question, mais je savais que beaucoup de choses dans ma vie sonnaient faux.

J’aime beaucoup cette citation de Bukowski, un artiste qui me parle et dont les aspirations à la liberté résonnent avec les miennes : « A mon avis, c’est ça qui déglingue les gens, c’est de ne pas changer de vie assez souvent. » Ce que j’entends par là c’est que parfois on se sent secoué par certaines choses, on aurait besoin de voir nos habitudes, nos repères et nos sécurités un peu chahutées mais malheureusement on n’ose pas, on n’y arrive pas, ou ne saute pas le pas. Pour ma part, je n’ai pas vraiment choisi de changer de vie, c’est plutôt une nouvelle vie qui m’a appelée.

Concrètement :

Globalement dans mon quotidien, je n’étais pas très agréable à vivre : j’étais souvent un peu triste, je me sentais agressée facilement, je me vexais pour pas grand chose, j’avais des très hauts et des très bas, je me perdais dans plein d’envies très différentes et rien ne me satisfaisait réellement…

J’étais donc : mariée, en CDI, propriétaire d’une maison et… pas très épanouie de façon globale. Aujourd’hui je suis entrepreneure, je vis de façon semi-nomade avec beaucoup moins d’objets, je voyage, je rencontre beaucoup de gens différents et j’aime infiniment la vie que je construis. Ce que je voudrais évoquer ici ce n’est aucunement les choix que j’ai faits à titre personnel, car ils m’appartiennent et ne sont en aucune façon un exemple à suivre.

Mais ce que je peux partager, c’est le chemin, et comment j’ai fait pour passer de la situation A à la situation B.

Je vais donc commencer par évoquer les signaux faibles, ces signes avant-coureurs pour ainsi dire, ou les « symptômes » si vous préférez. Puis comment j’ai déconstruit mes repères pour en construire des nouveaux, j’évoquerai ici tout ce que j’ai fait, et aussi tout ce que j’aurais dû faire, ou voulu savoir, que seule l’expérience m’a enseignée. Et enfin, j’évoquerai l’après : comment on reconstruit sa nouvelle vie. Comment c’est après le changement.

Quels étaient les « signaux faibles » ?

J’étais salariée, en CDI dans un grand groupe français en tant que responsable recrutement. Plus précisément, je travaillais dans la grande distribution, et quoi que je fasse, aussi faiblement que je laisse s’exprimer cette petite voix intérieure, je me disais que j’étais en conflit extrême avec mes valeurs, notamment ma volonté de contribuer à un monde plus durable, et de moins consommer. Même indirectement, je me sentais coupable de contribuer à ce que je rejetais. Mais c’était un joli poste, un excellent salaire, les bureaux étaient juste à côté de chez moi… Mais cela ne sonnait pas juste.

Je me retrouvais souvent en conflit avec ma hiérarchie, qui n’était jamais assez reconnaissante de mon travail, qui n’avait jamais assez de missions passionnantes à me confier. Je me sentais frustrée, pas assez valorisée,

Malheureusement à titre personnel aussi, les choses ont commencé à se compliquer. Je ne vais pas étaler ma vie intime ici, mais ce que je peux évoquer c’est que malgré une vie en apparence parfaite, beaucoup de choses ont sonné la fin de notre mariage.

La prise de conscience qu’on veut changer de vie

Comment savoir s’il est temps de changer de vie ? Comment prendre la décision ?

Pour ma part, à cette époque il y a eu 3 déclencheurs bien distincts. Je vais vous les détailler juste en dessous, mais si vous voulez vous poser les questions essentielles pour savoir où vous en êtes, ce test que j’ai développé pourrait certainement vous aider à y voir plus clair !

1 : Le travail personnel

J’étais accompagnée par un thérapeute et le cadre sécurisait qu’il m’offrait m’a permis d’exprimer réellement mes besoins, mes aspirations, mes envies non assumées, mes désirs profonds.

Sans ce cadre sécurisé je serais toujours entrain de tourner en rond, dans la peur et l’immobilisme, et je n’aurais pas encore changé de vie.

C’est ce cadre et cette présence d’une neutralité bienveillante qui m’ont permis de dire, au fil du temps qui passait, que je n’étais pas très heureuse, que j’avais envie de tel type de vie, que j’étais en perte de sens, que je voulais plus de cohérence, que je voulais vivre de cette façon, que je voulais ce type de travail, etc.

Cela a pris beaucoup de temps, de nombreux mois (environ 8) pour me permettre de dire cela. Mais entre la prise de conscience et le changement de vie il y a encore un monde … !

2 : Ma rencontre avec quelqu’un qui me disait qu’il n’était « pas malheureux »

Je me souviens comme cette expression m’avait secouée.

Je me disais que ça ne pouvait pas être satisfaisant, que ça ne pouvait pas être une bonne réponse, et j’ai beaucoup essayé de LE changer. J’ai essayé de le convaincre, de le faire changer d’avis. ET je peux vous dire que j’y ai mis BEAUCOUP d’énergie ! Et cela a duré plusieurs mois, jusqu’à ce que je me rende compte que c’était moi qui me contentait d’une vie dans laquelle je n’étais « pas malheureuse » alors que j’aspirais à bien plus que ça…

3 : Un livre et un TEDx

Souvent on a aussi besoin d’inspiration pour changer de vie… Pour moi, c’est passé notamment par 2 pontes du développement personnel : Thierry Janssen et Laurent Gounelle.

Un TEDx qui m’a beaucoup interpellée c’est celui-ci, qui me posait la question de QUI JE SUIS ? A quoi tient notre identité, à quoi se « réduit » notre réponse. Si vous voulez aller plus loin et que ces questions vous titillent il devrait vous inspirer…

Et un livre qui m’a fascinée c’est « Confidences d’un homme en quête de cohérence » de Thierry Janssen : il raconte dans ce texte très court comment il a traversé un burn-out et une gigantesque crise existentielle, et surtout comment il est allé au-delà. Comment aussi, humainement, il tombe encore parfois dans ses vieux reflexes. Et ce qu’il fait au quotidien pour ne pas replonger malgré les aléas de la vie.

Alors oui bien sûr, j’avais la trouille…

J’étais pétrifiée, alors bien sûr au début j’ai essayé de rester tranquille, de rester assise, et de faire semblant … Parce qu’après tout, ça aurait pu marcher, non ? Mais non, cela n’a pas fonctionné. En quelques mois j’ai quitté mon poste salarié, créé mon activité, divorcé, vendu ma maison et voyagé.

Et oui bien sûr, ça a été difficile. Le changement, pour nous tous humains que nous sommes, c’est difficile. Mais je constate une chose, avec le recul : C’est qu’il est toujours INFINIMENT plus simple de gérer les difficultés que l’on rencontre en suivant sa nature, que de supporter les frustrations liées à une vie qui n’est pas la nôtre.

Suivre sa nature, aussi difficile et douloureux que ce soit parfois, sera toujours infiniment plus beau, plus simple et plus joyeux qu’écouter ses peurs et suivre les consignes de la société.

Comment j’ai changé de vie : Ce qui m’a permis de traverser les choses dans une relative sérénité 

1 La méditation

Je me suis mise à la méditation de pleine conscience il y a plusieurs années maintenant, quand j’ai commencé à être en perte de sens dans mon travail. Cela m’aidait à voir plus grand et plus vaste que ma petite situation, et cela m’aidait surtout à avoir l’esprit plus clair, plus serein, et moins agité.

Aujourd’hui je médite toute seule mais pour y arriver j’ai commencé avec une appli que j’aime beaucoup et sur laquelle j’espère aussi un jour pouvoir contribuer. Elle s’appelle Insight Timer.

J’ai également suivi un parcours MBSR, qui est venu compléter ma pratique. Je prépare un article plus précis sur le sujet, pour motiver et inspirer tous les aspirants méditants !

En somme la méditation aide à faire silence, et ainsi à laisser émerger notre propre vérité. Une fois qu’on voit où on veut aller, qu’on a remarqué ce qui sonne juste et ce qui sonne faux, c’est plus simple.

2 Mes amis

Nos amis ne peuvent pas nous aider à changer de vie, et certains bien au contraire nous freinent et essayent de nous en empêcher. Mais nous avons tous dans notre vie un ou un.e ami.e qui a le sourire, qui a de l’enthousiasme et qui vous soutient dans vos projets. Cette personne est votre personne ressource. C’est elle qui vous rappellera quel être merveilleux vous êtes, vos forces, vos talents, tout ce qui fait que bien sûr, vous allez y arriver !

Changer de vie, c’est un marathon, vous avez besoin de personnes qui régulièrement vous passent de l’eau et vous encouragent.

Ce qui m’a sauvée :

Au bout d’un certain temps, je me suis malgré tout essoufflée dans toutes mes incertitudes et au milieu toute cette instabilité. J’étais à deux doigts d’abandonner l’entrepreneuriat, je ne voulais plus voyager, j’avais à nouveau peur de tout. Pourquoi ? Parce que je me retrouvais trop souvent seule, avec mes questions, mes doutes et mes inquiétudes. Tout simplement. Celui qui veut changer de vie s’expose à une chose difficile à gérer : la peur que les autres ne manqueront pas de projeter sur lui. C’est celle-ci la pire, et c’est celle-ci dont il faut se protéger.

Et lorsque j’étais à l’autre bout du monde, j’ai décidé de me raccrocher à ce en quoi je crois : l’accompagnement individuel. Je me suis offert un coaching comme on s’offre un cadeau, un soin, ou un voyage. Et ça aussi, ça a un peu changé ma vie !

C’est aussi pour cela que j’accompagne encore aujourd’hui des personnes qui se sentent concernées par ces questions. Pour en savoir plus vous pouvez découvrir ci dessous comment je travaille.

Ce qui me sauve encore aujourd’hui :

En plus de tout cela, je retiens 3 éléments centraux dans mon quotidien qui sont des incontournables

1 Boire de l’eau & dormir :

Ça a l’air évident, et comme je le dis souvent en formation « Ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant ». A la moindre baisse de moral, c’est la première chose que je vérifie : suis-je assez hydratée, ai-je assez dormi ?

2 Bouger :

L’immobilisme est contre-nature pour l’être humain, mais malheureusement nos modes de vie actuels tendent à nous faire croire le contraire, nous passons notre vie assis, et ce n’est pas en étant assis que l’on change le monde et sa vie.

Et ce n’est pas non plus assis que nous trouvons des solutions aux problématiques qui nous occupent.

« Solvitur ambulando » signifie « les choses se résolvent dans le mouvement ». Au moindre problème, à la moindre difficulté, il n’y a qu’une chose à faire : se lever et bouger. Pour aller plus loin dans cette réflexion vous pouvez lire le merveilleux « Pas à pas – faites de la marche un art » de Erling Kagge

Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde ou de jouer les saltimbanques sur les routes de France comme je l’ai fait : parfois marcher 10 minutes suffit à résoudre le plus inextricable des problèmes.

3 Rire :

Notre monde se prend souvent trop au sérieux et malheureusement les gens trop sérieux ne rient pas assez. Notre cerveau a besoin de joie, de légèreté et d’enthousiasme pour avancer, faites les choses que vous aimez, riez, papoter, rigolez, et amenez un peu de joie à votre vie !

En conclusion :

Non changer de vie ce n’est pas facile.

Mais comme je le disais plus haut : Suivre sa nature, aussi difficile et douloureux que ce soit parfois, sera toujours infiniment plus beau, plus simple et plus joyeux qu’écouter ses peurs et suivre les consignes de la société.