OK, commençons par le commencement, et donc par une petite définition. « ikigai » est un mot et un concept japonais que l’on pourrait traduire en français par « raison d’être » ; l’ikigai représente la rencontre de 4 éléments déterminants pour l’épanouissement personnel et professionnel, à savoir, le cumul de :
Qu’est-ce que l’IKIGAI ?
- 1 – Ce qu’on sait faire
- 2 – Ce qu’on aime faire
- 3 – Ce dont le monde a besoin
- 4 – Et ce pour quoi on peut être payé.
Dans le monde du travail tel qu’il nous est proposé aujourd’hui, l’individu en est souvent réduit à « occuper un emploi » (comme je l’évoque longuement dans cet article également sur la différence entre avoir un emploi et travailler) ; occuper un emploi c’est basiquement réaliser des actions pour lesquelles on peut être payé.
Et force est de constater que la société dans laquelle nous vivons ne tourne pas encore sans argent ou sans salaire, il est donc effectivement nécessaire d’avoir une activité qui nous permettre d’être rémunéré. Beaucoup de personnes que j’accompagne ou que je rencontre dans le cadre de mes activités vivent cela (bien logiquement !!) comme une immense frustration, et la perte de sens et de cohérence que l’on constate au niveau du marché du travail actuel est directement et quasi totalement liée à cette déconnection.
L’être humain ne peut pas vivre une vie pleinement épanouie s’il ne vit son travail que par le prisme de la rémunération.
Or, comme cet élément est, ne le nions pas, assez central et assez essentiel dans nos existences, nous avons tendance à lui donner une plus grande importance.
Ikigai : Faire un pas de côté
Réfléchir avec la notion d’Ikigai est donc une façon intéressante de faire un pas de côté !
L’Ikigai nous propose ainsi de creuser à égal intérêt les 3 autres dimensions : à savoir nos compétences ou talents, nos zones de plaisir, et ce dont le monde a actuellement besoin ! Il s’agit donc en somme de sortir d’une vision purement utilitariste du travail, et de s’interroger sur comment en être pleinement actrice ou acteur !
Ce pour quoi on est doué
Le premier élément que l’on a tendance à creuser après l’aspect financer c’est bien sûr ce pour quoi on est doué : nous avons alors ici un job, une profession, en emploi basé sur l’échange compétences contre rémunération. Mais cela ne peut pas suffire, car on entre potentiellement bien vite dans une sorte de routine, de circuit à vide dans lequel on peut s’ennuyer ou se demander le sens de tout cela (et d’autant plus si on a tendance à questionner un chouilla le sens de nos actions…)
Ce qui nous fait plaisir
Le second élément intéressant à creuser c’est ce qui nous fait plaisir, ce que l’on aime sincèrement faire, réaliser. Je parle ici de verbes d’action (dans les accompagnements que je réalise j’insiste toujours sur cette dimension et je propose même toute une liste de verbes d’actions qui permettent précisément de creuser cette dimension) car on s’intéresse ici aux gestes métiers, aux choses concrètes que l’on aime réaliser.
Et ce dont le monde a besoin
La jonction de ces 3 dimensions devient intéressante mais n’est pas encore parfaite, car il manque alors une part qui appelle finalement beaucoup d’êtres humains : ce à quoi l’on contribue dans le monde, et donc de répondre à la question « de quoi le monde a besoin, et à quoi je saurais répondre, même pour une toute petite part d’action ? »
Vous allez me dire, ça nous fait une belle jambe tout ça, mais comment on le trouve son ikigai ? Et puis je vous vois venir aussi parce que je vous connais un peu : mais c’est pas un peu utopiste tout ça ? A cela, plusieurs réponses !
Un peu plus concrètement ?
Tout d’abord, si l’on ne rêve pas un peu grand, on ne risque pas d’aller bien loin, comme le disait je ne sais plus trop qui : « Si tes rêves ne te font pas un peu peur, c’est qu’ils ne sont pas assez grands pour toi ».
Alors oui bien entendu, la marche peut sembler haute, mais un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas. Chaque jour on peut faire un petit pas vers son ikigai, et le premier pas, même du plus loin qu’on soit c’est cela : se poser quelques questions, ouvrir les yeux, et se demander si notre emploi actuel, finalement, a une chance de nous rapprocher de cet idéal.
Ensuite, à la question comment on fait il y a toujours la même première réponse : en se posant des questions, et lire cet article finalement est déjà un premier pas.
Ikigai : Il existe plusieurs façons de mener l’enquête !
1 – Pour explorer vos talents, vous pouvez déjà vous créer un tableau avec les activités qui cochent toutes ces cases (définition d’un talent)
- 1 – Ce que vous faites avec plaisir
- 2 – Ce que vous réussissez à chaque fois
- 3 – Ce qui est reconnu par vos proches
- 4 – Ce qui est facile et naturel pour vous
Dès qu’une activité coche toutes ces cases, BINGO, vous avez un talent !
2 – Pour explorer ce pour quoi vous pouvez être payé, j’ai envie de vous dire… il suffit déjà d’observer le marché de l’emploi et notamment les offres. Mais aussi les entreprises, les startup : s’il y a un besoin, un marché, alors il y a de l’emploi ou la possibilité de générer un business
3 – Pour aller à la rencontre de ce que vous aimez faire, c’est assez simple aussi, il suffit de vous interroger, de creuser et de prendre conscience des actions que vous aimez réaliser, en étant le plus concret et le plus pragmatique possible. Car on doit ici être dans la pratique, dans l’opérationnel, il ne s’agit donc pas de partir dans de l’abstrait.
4 – Pour identifier ce dont le monde a besoin, cela peut être un chouilla plus délicat, mais il suffit d’écouter les signaux faibles, d’écouter notre monde respirer de tendre l’oreille ; a-t-il besoin de nouveaux magasins de fringues discount ou a-t-il besoin de petits commerçants locaux ? Le monde a-t-il besoin de plus de voitures ou de plus de solutions de déplacement écologique ? A-t-il besoin de plus d’agressivité ou de plus de compréhension ?
Et ensuite… ?
Et ensuite, une fois que vous avez répondu à cette question : comment pouvez-vous, si vous en avez envie, répondre ou contribuer à répondre à ce besoin ?
Les choses les plus simples sont souvent d’une part les meilleures, et d’autre part sous notre nez ! Revenez à votre environnement immédiat, comment faire avec ce qui est déjà dans votre quotidien, dans votre job, dans votre entreprise ?
L’ikigai n’est pas un concept fumeux, c’est une belle petite clé pour se poser les bonnes questions et créer plus de sens et de cohérence dans nos quotidiens professionnels. Il suffit de faire un petit pas !