Il y a quelques jours j’intervenais dans le cadre du forum Alsace Tech, sur cette vaste notion des softskills. L’objectif de ce forum est toujours le même : aider les jeunes (et les moins jeunes) à se repérer dans la jungle qu’est le monde du travail. Comme je l’évoquais lors de ma conférence, je tenais à partager par écrit les sujets que nous avons traités ensemble à cette occasion. Et sinon, pour la version vidéo, c’est par ici que ça se passe :

Dans quel monde on vit ? Les softskills pour se repérer.

C’est une bonne question ça, non ? Dans quel monde on vit ? Nous vivons très clairement dans un monde qui – et c’est d’autant plus vrai aujourd’hui, en pleine crise sanitaire – est en mutation permanente. Le monde a toujours changé, mais il n’a jamais changé aussi vite. Il est donc devenu indispensable pour toutes les organisations, et pour tout un chacun, d’apprendre à s’adapter, de se montrer flexible, créatif, et de savoir gérer au mieux l’incertitude.

Et ça je vous le donne en mille, ce n’est pas une mince affaire ! Vous mesurez bien ici que la notion de compétence devient presque… obsolète ! Comme je le disais, je ne veux pas dire que vos compétences on s’en fout… mais pas loin !

Softskills, c’est-à-dire ?

Avant tout, faisons déjà un petit point de définition. Qu’est-ce qu’on entend exactement par « softskills » et comment faire la différence avec les compétences ?

Les softskills sont un anglicisme qui recouvre l’idée de « compétence douce », mais pour ma part je préfère parler d’aptitude. Une aptitude est finalement une capacité plus subtile, moins technique et moins mesurable qu’une compétence. Mais comme vous l’aurez compris, tout aussi centrale.

Si l’on veut prendre des exemples plus concrets et qui se situent sur une même thématique, savoir parler l’anglais est une compétence, alors que savoir communiquer en situation de conflit est plutôt une aptitude.

Attention, on croit parfois (et à tord) qu’une aptitude est forcément une chose innée, comme le serait un talent, ou une facilité. Il est vrai que les premières aptitudes qui ressortent naturellement dans nos comportements sont celles que l’on mobilise avec le plus de facilité et de naturel, car elles sont déjà assez présentes pour émerger naturellement dans notre comportement. Toutefois, elles peuvent toutes être travaillées, améliorées, entraînées. Comme l’expriment les artistes, le talent ce n’est que le point de départ, rien ne remplace réellement le travail et l’entraînement.

Les softskills pour traverser 2020

J’utilise souvent cette infographie qui me semble tout à fait parlante, et qui a déjà 10 ans ! En 2010 avait-on imaginé la crise que l’on traverse actuellement ? Probablement pas tout à fait, et pourtant la liste des aptitudes que l’on trouve ici est tout particulièrement juste et entre en grande résonnance avec le contexte actuel.

Je la montre toujours lors de mes interventions, et notamment pour montrer l’évolution du terme : en 2010 on parlait d’une liste de compétences, alors que vous constaterez que toutes, sans exception, sont des aptitudes. C’est bien le signe que le monde d’aujourd’hui a bien plus besoin de cela que de compétences.

Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que les compétences sont beaucoup plus vite obsolètes, là où les aptitudes permettront précisément de dépasser l’obsolescence d’une compétence.

Mais rentrons encore un peu plus dans le concret ! De nombreuses questions avaient été posées en amont de cette conférence, je vous propose de retrouver ici mes réponses.

Questions – Réponses

Comment intégrer les Sofstkills dans un CV ?

En tant qu’ancienne recruteuse j’ai envie de vous proposer quelque chose d’assez classique mais d’assez efficace : l’encart en haut du CV. Il vous permet de donner à voir au recruteur, en quelques lignes et en quelques secondes, vos principaux atouts. Vous pouvez d’ailleurs tout à fait utiliser cette dénomination, à savoir « Mes plus grands / principaux atouts »

Comment mettre en valeur ses expériences passées ?

L’essentiel ici est non pas de mettre en valeur une expérience, mais ce que vous en avez fait, tiré, et ce que vous avez apporté à l’organisation lors de cette expérience. « Mettre en valeur ses expériences » c’est plutôt montrer au recruteur que vous avez contribué à quelque chose : alors creusez-vous la tête, prenez du temps pour réfléchir à ce que vous avez réalisé, comment, et ce qui fait que vous avez fait la différence.

N’hésitez pas non plus à mettre en lumière toutes vos expériences : nous avons chacun et chacune des activités, passions, expériences de vie qui développent chez nous des aptitudes. Posez-vous la question : en quoi telle ou telle expérience a développé chez moi des aptitudes, et lesquelles ?

A quel point les softskills sont-elles appréciées par les recruteurs ?

Alors cette question-là m’avait beaucoup fait rire ! Normalement si vous avez lu jusque là, vous avez déjà votre réponse !

Comment valoriser ce que chacun à d’unique ? Identifier ses softskills ?

Pour identifier ses softskills, et valoriser ainsi ce que vous avez d’unique… il n’y a pas vraiment de recette miracle, mais la première chose est d’aller écouter ce qui vous semble simple, ce qui se fait pour vous sans effort, et dans une certaine joie, si vous me permettez ce terme. Il n’y a qu’une écoute attentive de qui vous êtes qui vous permettra de mettre en lumière ce qui fait votre spécificité, et vos propres forces.

En conclusion…

Faisons dans la formulation bon marché, mais efficace : Les compétences c’est bien, mais les aptitudes c’est mieux. Et pour citer un autre grand classique, particulièrement pertinent dans ce sujet : « Soyez vous-même, les autres sont déjà pris » !