Retour sur la thématique du TEDx : La vérité ?

Bonne question.  La première fois que j’ai évoqué ce sujet avec l’organisateur du TEDx Alsace, tout au début de l’année 2020, c’était pour défendre une conviction profonde que j’ai, et qui ne m’a jamais quittée : peu importe notre vérité, il vaut mieux vivre selon elle. Sinon notre vie nous ronge petit à petit, et s’éloigne de nous ; nous courons alors le risque de vivre une vie qui ne soit pas la nôtre et de nous réveiller à l’issue, au bout de chemin, en se disant : je n’ai pas vécue selon ma vérité… merde alors.

Malheureusement, les risques de s’éparpiller et de se perdre sont nombreux, surtout dans le monde tel qu’il nous est proposé aujourd’hui.

On peut notamment se perdre dans son travail : se noyer (plus ou moins volontairement) dans des activités qui nous occupent l’esprit, qui nous évitent de rencontrer notre vraie nature, et qui nous maintiennent éloignés des vrais sujets, et des vraies questions auxquelles notre vie nous invite à répondre.

Mais une fois que l’on a pris conscience de cela, que faire ?

Peur de quoi ?

Lorsque j’ai commencé à préparer mon intervention, pour réfléchir à cette vaste question qu’est « La vérité ? »… ce frein, ce poison, cette sclérose qu’est la peur est rapidement venu à mon esprit.

Car pour vivre en vérité avec soi-même, il faut du courage. Pour avancer, pour aller au delà, pour ne pas rester figé.

Le courage d’être qui on est, que cela plaise ou non.

Mais aussi le courage de défendre ses besoins, ses objectifs, ses envies, ses aspirations profondes.

La force et l’endurance d’avancer seul.e si la route que l’on prend ne convient pas aux personnes qui étaient jusque là autour de nous.

Et enfin, le courage de se délester de ce qui sonne faux, pour faire de la place à ce qui sonne juste.

Alors oui, je parle justement de comment dépasser ces peurs.

Quelle vérité ?

Rencontrer sa vraie nature n’est certes pas facile, cela nous force notamment à ouvrir les yeux sur nos blessures, nos fragilités, nos failles : toutes ces choses qui ne sont pas agréables à regarder droit dans les yeux. Et cela ne plaît généralement que moyennement à notre égo qui déploie alors des trésors de créativité pour nous maintenir éloigné de la vérité. Et je dois avouer que cela a représenté un exercice délicat de travailler sur cette thématique, car la vérité pour soi n’est jamais facile d’accès.

Il y a plein de choses à déconstruire, à regarder sous un autre angle, et à accueillir avec humilité et bienveillance. C’est d’ailleurs, maintenant que j’y pense, l’un des exercices que je préfère proposer aux personnes que j’accompagne – j’évoque quelques-unes des questions essentielles dans cet article justement.

Et la vérité pour soi nous réserve encore une petite surprise : elle est mouvante, changeante, bref : vivante ! Et cette mobilité de la vérité nous force, si l’on veut la poursuivre, à nous mettre nous aussi en mouvement.

À accepter de poursuivre ce qui sonne juste, et non de posséder pour toujours la vérité.